Les pigeonneaux d'hiver
L’élevage hivernal – Les reproducteurs - Les pigeonneaux
L’élevage hivernal
Nous pratiquons de plus en plus l’élevage hivernal. Aujourd’hui, presque tout le monde a déjà élevé une tournée de jeunes précoces. Mais pourquoi donc élever en hiver alors que cela comporte plus de difficultés et donc par conséquent plus de risques. La réponse est très simple : « il n’y a que des avantages ».
Le jeu avec les pigeonneaux a beaucoup évolué et prend de plus en plus d’importance ; les concours de jeunes débutent à la mi-mai et pour pouvoir participer si tôt dans l’année aux concours pour jeunes, nous devons absolument posséder une tournée de jeunes hâtifs qui seront âgés d’au moins 3 à 4 mois lorsque les concours débuteront. L’amateur qui s’intéresse au jeu des pigeonneaux est en réalité obligé d’avoir des jeunes hâtifs. Les jeunes nés en hiver peuvent être joués sur nid ou au semi veuvage. En d’autres termes on peut les motiver beaucoup plus fortement et beaucoup plus tôt.
La mue est encore un avantage important des jeunes d’hiver. Quelques jours après le sevrage les pigeonneaux d’hiver commencent par muer les petites plumes du cou et les petites plumes de couverture. Au contraire, les pennes muent beaucoup plus lentement que chez les pigeonneaux nés plus tard dans l’année. Au mois de juin juillet, quand le jeu à pigeonneaux bat son plein, les jeunes d’hiver sont mieux emplumés que ne sont leurs congénères plus jeunes de quelques mois. Quand nous parlons de concours de pigeonneaux il faut penser à occultation. Ceux qui détiennent de bons pigeons en parfaite santé et qui pratiquent l’occultation au colombier domineront la situation.
Rien n’est certain en sport colombophile. Il y a bien des règles à observer pour remporter quelques succès, mais la formule « succès garantis » n’est pas de notre monde. Le sport colombophile n’est pas une science exacte.
La santé des reproducteurs :
Pour assurer l’avenir de sa colonie, l’amateur sait qu’il doit réussir son élevage. Il est clair qu’il faut bâtir sa souche soi-même. D’abord parce que les bons pigeons sont rares et celui qui en possède un ne le donnera ni ne le vendra. Je ne me déferais jamais d’un bon coursier ou éleveur. Qui veut se défendre doit élever tant que possible avec ses bons pigeons. Combien d’entre nous réussissent-ils avec des achats ? Très peu, parce que les vendeurs honnêtes ne courent pas les rues
Essayons de réussir de bons élevages avant tout, pour cela il faut opérer avec des pigeons de premier ordre en parfaite santé et en premier les plus riches par le sang et la souche et non pas par l’un ou l’autre, qui porte le nom d’un amateur réputé. Il faut des pigeons qui se sont classés en tête dans les différents concours.
La réussite et le succès ne tombent pas du ciel. Pour bâtir une base solide il faut élever autant que possible et sélectionner avec sévérité. Personne ne peut voir si un jeune sevré deviendra un champion. On ne peut pas non plus garder tout ce qui naît dans l’espoir que ce sera bon. Cela nous conduirait rapidement à une surpopulation et aux conséquences fâcheuses qu’elle peut entraîner. Il est donc indispensable de sélectionner dès la naissance. Tout amateur est capable d’éliminer le déchet au sein de sa colonie.
Les reproducteurs souffrant de paratyphose, de coccidiose, ou de diphtérie éprouvent du mal à produire des jeunes de qualité. Les jeunes, issus de reproducteurs soufrant de paratyphose, mourront après huit jours ou deviendront, s’ils restent en vie, des pigeonneaux amaigris.
En cas de coccidiose chez les reproducteurs, les jeunes mouront moins souvent mais souffriront longtemps de diarrhées, ils se développeront difficilement et créeront une mauvaise santé au colombier.
En cas de diphtérie ou trichomonas chez les reproducteurs, les pigeonneaux s’étoufferont après 5 à 8 jours par les glaires dans la gorge.
Tous mes pigeons sont accouplés le 28 novembre afin de pouvoir baguer le 1er janvier. Les reproducteurs poursuivent l’élevage mais les veufs restent seuls au casier dés le sevrage des jeunes. Les veufs sont à nouveau accouplés à la mi-mars. Chaque tournée de jeunes est hébergée dans un même colombier, il ne faut jamais ajouter des sujets plus jeunes.
Déterminer le sexe chez les pigeonneaux
Beaucoup d’amateurs voient du bon œil la présence de deux mâles dans le plateau. La raison est simple, le veuvage est pratiqué par l’immense majorité des amateurs, d’où intérêt d’avoir de futurs veufs dans les plateaux ; Il n’est guère étonnant de constater qu’au fil des ans plusieurs méthodes ont été recherchées pour pouvoir établir le sexe des pigeonneaux. Certains amateurs affirment pouvoir déterminer le sexe des jeunes dans l’œuf.
La seule chose que je sache réellement, c’est qu’ils ne peuvent en changer après.
J’ai remarqué que je ne me trompe pas si souvent que cela dans mon colombier. Si jamais il me vient un doute à l’esprit, je n’hésite pas à ouvrir l’aile du jeune en question.
Des plumes d’attaque larges sont la plupart du temps le signe du mâle et des plumes d’attaque plus étroites, celui de la femelle.
Lorsque je suis en présence d’un rouge ou d’un pâle et que ces derniers possèdent des stries noires dans les caudales, alors se sont des mâles sans aucun doute
Il m’arrive de conserver un seul jeune par nid et dans ce cas je conserve le plus petit, naturellement ! Comme cela, j’aurai uniquement les futurs mâles.
Un bon nombre d’amateurs tirent directement le bec pour déterminer le sexe d’un sujet.
Une large gorge, teintée d’un vif coloris rouge et vert est signe de masculinité. D’autres amateurs se focalisent sur les pattes. De grosses pattes épaisses appartiennent aux mâles.
De même ils mesurent la longueur des orteils extérieurs de la patte. Si les deux orteils extérieurs d’une patte diffèrent en longueur, il s’agit d’un male, il s’agit d’une femelle si ceux-ci sont de la même longueur.
D’autres manipulent le pigeon, si celui-ci pousse sa queue vers le bas, c’est un mâle et si la queue se redresse, il s’agit d’une femelle.
Voici une autre méthode qui permet de distinguer le mâle de la femelle et ce dés l’âge de quatre jours pour cela il faut regarder les jeunes de profil. Chez le mâle, la lèvre supérieure du cloaque est plus développée et recouvre légèrement la lèvre inférieure, tandis que chez la femelle, c’est la lèvre inférieure du cloaque qui est plus développée et celle du dessus qui semble plus réduite. Si l’on observe les mêmes jeunes de derrière, l’on ne manquera pas de remarquer que l’ouverture de l’anus chez les mâles est un peu situé vers le haut, les commissures sont déployées sous la forme d’une lettre u.
Pour ce qui concerne les femelles, les commissures de l’anus forment l’équivalent de la lettre n.
Lorsque l’on regarde de derrière deux jeunes de même taille et de même âge au plateau, l’anus se situe légèrement plus haut chez la femelle que chez le mâle.
Le mauvais colombier :
Quand les pigeonneaux ne se développent pas alors que les parents ne présentent aucune faiblesse. La raison incombe à l’atmosphère froide et humide qui règne au colombier malgré une aération de qualité. Dans ce cas l’humidité du sol produit une influence néfaste. L’amateur doit comprendre comment il doit faire pour créer un bon climat.
Une mauvaise alimentation :
C’est lorsqu’ils doivent se débrouiller seuls, à l’âge de quatre semaines que les pigeonneaux éprouvent des difficultés. Leurs pattes et ailes raidissent, il maigrissent, il ne faut pas chercher très loin : c’est l’alimentation.
Il est conseillé de sevrer les jeunes à 25 jours, tout séjour prolongé avec les parent, est mauvais pour les parents comme pour les pigeonneaux qui ne doivent pas recevoir une alimentation très riche.
Il est conseillé d’éviter de faire séjourner les pigeonneaux sevrés sur un sol froid. Il faut mettre les pigeonneaux à jeun durant un jour, verser une cuillère à soupe des quatre sels par litre d’eau de boisson et ensuite du lait battu. S’ils présentent des ennuis de santé il faut les nourrir peu un jour ou deux avec un mélange léger. Ce n’est pas un jeu d’enfant de réussir un bon élevage.
Les pigeonneaux sont occultés une semaine après le sevrage. Les rideaux sont fermés de 20 heures le soir jusqu’à 8 heures du matin. On réduit la fermeture des rideaux en l’espace d’une semaine et non pas du jour au lendemain. L’occultation se pratique de façon que, lorsque les rideaux sont fermés depuis deux minutes, les pigeonneaux soient dans leur casier.
Après l’ouverture des rideaux à 8 heures, il leur est accordé une demi-heure pour s’éveiller. A 8 heures trente je leur donne la volée. Les pigeonneaux occultés ne prennent pas si rapidement l’air et ne s’éloignent pas si rapidement que d’autres. Il faut prendre patience.
Dés qu’ils se mettront à s’éloigner, ils resteront partis durant des heures et rentreront totalement dispersés. A leur retour il faut qu’ils rentrent immédiatement.
Entraînement :
Il faut faire la distinction entre l’exercice et l’entraînement. Les pigeonneaux s’exercent en faisant la volée autour du colombier ou en s’éloignant quelque peu à leur rythme. L’entraînement se pratique en portant les pigeonneaux à distance.
Dés que les pigeonneaux s’éloignent bien à la volée, je les porte deux fois la semaine à 30 kilomètres. Ils ont lâchés en groupe pour débuter, réduction des groupes ensuite pour arriver aux lâchers séparés. Les lâchers d’entraînement se répètent durant la saison des concours. Je les lâche par groupe de 10 et de 10 en 10 minutes. Souvent ils arrivent au colombier avec les mêmes écarts.
A l’arrivée au colombier, les pigeonneaux doivent rentrer au plus vite sans quoi ils ne trouveront rien à becqueter. Mes pigeonneaux sont toujours entraînés le matin et dés que sont engagés ces entraînements, je ne perds pratiquement plus de pigeonneaux.
Après trois entraînements je procède à la séparation des sexes.
Mon colombier pour pigeonneaux présente trois compartiments.
Les femelles à gauche dans un colombier agencé de perchoirs, les mâles à droite dans un colombier muni de perchoirs, séparés par une parois avec une porte autorisant le rapprochement des deux sexes . A côté de celui des mâles est situé un troisième compartiment muni de casiers, une porte séparant encore les deux.
Le jour de l’engagement, mâles et femelles sont réunis de 10 heures à midi, ils disposent de plateaux et trouvent de la paille au sol.
Tant que les mâles et femelles sont réunis, toutes les portes sont tenues ouvertes, ainsi que les casiers. Les pigeonneaux connaissent donc le compartiment réservé aux accouplements.
Au retour des concours, ils peuvent rester ensemble jusqu’au lundi matin.
A l’approche d’un concours important pour, quelques mâles et femelles qui se sont déjà accoupler, sont introduits dans le troisième compartiment et la porte est fermée.
Dés qu’ils ont pris possession d’un casier, je glisse des œufs sous les pigeons qu’ils acceptent presque toujours avec ardeur ; tant et si bien qu’ils couvent de huit jours lorsque vient le jour de la mise en loge du concours que j’avais visé. Par la suite ces pigeons seront joués à nid jusqu ‘à ce que le jeune soit sevré.
Les autres jeunes poursuivront la participation aux concours « au veuvage ».
Les sujets accouplés remportent régulièrement de meilleurs résultats que ceux joués au veuvage.
Pas de panique si une couvée est interrompue, qui abandonne ses œufs ou perd son conjoint retourne au « veuvage » pour poursuivre le programme. Les pigeonneaux accouplés participent chaque week-end aux concours ainsi qu’à l’entraînement à 30 kilomètres, comme les autres. Le jeu à nid s’avère plus rentable en fin de saison, sans pour autant être indispensable.
Le colombier des pigeonneaux ne peut être surpeuplé. S’il y a plus de pigeonneaux que normalement admis dans le colombier, vous en perdrez tant que l’effectif ne sera pas réduit à cette normale.
Comment nourrir les pigeonneaux en période de concours
Les pigeonneaux de 2 à 3 mois d’âge, doivent être pleins d’énergie (graisses, hydrates de carbone, peu de protéines ; du maïs, du froment et des cacahuètes, peu de pois et de fèveroles, pas de soja en période de concours.
Voici le schéma de mes rations pour les concours :
Le dimanche à l’arrivée mélange normal
Le lundi mélange dépuratif à volonté
Le mardi et mercredi moitié-moitié mélange et dépuratif jusqu’à presque saturation, il est conseillé qu’ils doivent rester sur une pointe de faim à l’issue du repas, dans l’abreuvoir un oignon haché finement pour deux litres d’eau. L’oignon ralentit la mue et combat les petites infections.
Le jeudi et vendredi mélange riche en hydrates de carbone, maïs, froment et cacahuètes, huile d’ail et levure de bière.
Le samedi, jour de la mise en loge, un peu de dépuratif et des petites graines.
Peut-on juger de la valeur d’un pigeonneau :
La sélection d’un pigeonneau est sans aucun doute la plus difficile. Pour la simple raison qu’un pigeonneau est dans une période de croissance, c’est-à-dire qu’il peut évoluer de façon favorable ou défavorable. De toute façon il change beaucoup, c’est là que l’amateur trouve une bonne base pour porter un jugement sur la valeur future du pigeonneau.
Un premier jugement peut déjà se faire peu après le sevrage. Ensuite à l’âge de trois mois, et une dernière fois après la mue.
A l’âge d’un mois le pigeonneau doit déjà donner l’impression de former un ensemble le plus compact possible et l’on note par exemple :
- fourche large – gros ventre – reins mous c’est-à-dire discontinuité entre le dos proprement dit et la queue- musculature insuffisante sur l’avant du bréchet – plumes de l’aile mal faites c’est-à-dire larges à la base et pointues vers la fin, ce que l’on appelle plume de poule – gorge rouge et ouverture ronde et gonflée à l’arrière de la langue « larynx ».
On refait la même chose à l’âge de trois mois….. On remarquera alors par comparaison si certains défauts ont disparus ou se sont aggravés. Un dernier examen du pigeonneau doit encore se faire après la mue
Si les progrès se confirment on peut espérer avoir trouvé un pigeon qui a de l’avenir. Car c’est ce développement positif d’un pigeonneau, qui trompe rarement. Le contraire est tout aussi vrai, lorsqu’un défaut persiste et qu’il n’y a donc aucun progrès au troisième examen, alors il faut sanctionner et sélectionner durement, on peut condamner ce pigeonneau. Il y a beaucoup de colombophiles qui savent ce qu’ils devraient faire…mais ne le font pas.
Un jeune qui grandit mal, un piailleur, un diarrhéique, des sujets trop grands ou trop petits au sevrage, sans équilibre et sans modèle, ceux qui ne trouvent pas à se nourrir et demeurent au toit alors que les autres partent voler, celui qui se tient en boule et a le nez sale ; tout cela est à éliminer au plus vite. Il ne faut pas craindre d’éliminer un crack en agissant ainsi. Je ne le répèterai jamais assez : pour arriver à constituer une souche valable il faut élever tant et plus, sélectionner et sélectionner encore. Je n’ai jamais compté combien j’éliminais de jeunes au colombier chaque année. Mais je peux vous dire qu’en fin de saison il ne reste pas plus de 20% de la production de l’élevage. La majorité est victime de la sélection au colombier et termine son parcours dans mon congélateur.
Le panier pourra poursuivre la sélection, laissons-lui également donner son verdict… mais modérément, car à quoi sert le verdict quand le pigeonneau a très bien voyagé, huit prix sur dix engagements.. Si par après le pigeonneau ne vaut plus rien parce qu’on l’a massacré.
Vous serez étonnés de ce que les notes peuvent nous apprendre. On remarque par exemple, les mêmes défauts dans une même famille de pigeons. Cette constatation a une grande importance, elle permet de nous arrêter avant de tomber dans le précipice.
Nicolas.
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2 commentaires :
"Quand nous parlons de concours de pigeonneaux il faut penser à occultation"
qu'est ce que ça veut dire s'il vous plait ?"
Un sujet d'actualité , l'élevage de pigeonneaux précoces !
A bientôt.
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