Pigeon voyageur : Sélection sur la musculature.
par NicolasSélection sur la musculature et les muscles particuliers du pigeon
Ce que je sais sur la musculature est peu de choses par rapport à ce que j’ignore. N’oublions pas que dans un sport de compétition chaque détail compte. La simple santé du pigeon voyageur ne suffit pas pour avoir des succès en plus chaque pigeon est différent de son voisin.
Mais un fait est certain, l’amateur a l’avantage de sélectionner avec sévérité.
Parlons de la musculature du pigeon voyageur:
Il n’y a pas de musculature standard. Ce n’est pas le volume apparent des chairs et des muscles qui constitue la valeur de la musculature. Ce qui est indispensable au pigeon voyageur c’est une cage thoracique d’un volume suffisant qui tient compte de la corpulence de l’oiseau. La pointe avant du bréchet doit être bien cachée dans les plumes et sans arête.
Aucun mouvement du corps n’est possible si le muscle ne travaille pas. Il faut comprendre que plus le mouvement se prolonge, plus il est pénible, et plus le muscle sera mis à l’épreuve. Le pigeon voyageur qui a peu de muscles perd son endurance mais surtout en puissance de vol.
- Les pigeons un peu profonds, c’est à dire les pigeons avec un bréchet descendu, à condition que ce dernier soit assez long, donnent à première vue, l’impression qu’ils sont peu musclés, mais cela tient à la forme de leur carcasse.
- Des pigeons ronds, mais assez plats, sont souvent bien moins musclés que les premiers, ceux-ci ont un corps qui a la forme d’un triangle équilatéral et les muscles collés aux deux côtés qui descendent vers le bréchet sont généralement plus épais et plus longs.
J’ai eu de très bons pigeons parmi ceux qui avaient le corps apparemment assez plat. Ce qui compte c’est le volume des muscles. Un petit pigeon n’a pas besoin de tant de muscles. Pour juger de la musculature d’un pigeon, il ne faut pas se fier aux apparences. C’est la souplesse qui fait la qualité de la musculature.
Les muscles pectoraux du pigeon voyageur servent à actionner les ailes, se sont deux tranches de viande superposées le long du bréchet, ces deux tranches de muscles servent, l’une à remonter l’aile, l’autre à la descendre. Ils travaillent à une cadence inouïe pendant le vol, et de ce fait fondent progressivement au fur et à mesure que le vol se prolonge. Il faut avoir eu en mains des super- cracks pour se rendre à l’évidence, qu’une bonne aile sans muscles excellents ne sert à rien et, vice - versa, que des muscles puissants, c’est à dire longs, épais et souples, ne servent pas à grand-chose si l’aile est médiocre.
Une bonne musculature est la qualité du bon pigeon voyageur, c’est elle qui actionne les ailes. On la sent le mieux à l’avant du bréchet, à la hauteur des ailes. Les épaules au départ doivent être larges bien musclées, avec un bréchet long donc une musculature allongée, ce sont là les qualités à rechercher
Le pigeon voyageur gras donne l’impression d’être bien musclé, mais sa respiration plus rapide le trahit.
Mettons-nous donc, bien dans la tête que la grosseur des pectoraux n’est pas synonyme de qualité. La valeur d’une musculature est faite de sa richesse sanguine, de la vie intérieure que possèdent les muscles. Leur force, leur vitalité est assurée par le grand nombre de fibres nerveuses qui les traversent et par la puissance et la richesse d’irrigation des vaisseaux sanguins. Un pigeon sans énergie, insensible à tout est de valeur nulle.
C’est la vie musculaire qui donne toute sa valeur au pigeon. Elle est ressentie par l’amateur dés le contact de ses mains avec le corps du pigeon. Elle procure une impression de nervosité, on sent des vibrations, le bout des doigts perçoit une sensation de pneu gonflé, d’un corps dans lequel le bout du doigt peut s’enfoncer légèrement, mais qui reprend aussitôt sa place, comme s’il s’agissait d’une balle gonflée d’air.
Pour bien apprécier une musculature, il faut que le pigeon soit en excellente condition, bien nourri, presque en forme. Si le pigeon donne une impression de poule mouillée, on peut l’éliminer sans le moindre regret.
Les pigeons disposent de sacs aériens : chez le pigeon voyageur en grande condition, ces sacs se remplissent au maximum d’air, ce qui fait qu’un bon pigeon a toujours un poids normal, il possède son équilibre idéal.
On examine la musculature non comme critère de qualité mais comme indice de forme. Il faut d’abords étudier chaque sujet séparément, on doit les avoir exactement dans la main de façon à saisir la fluctuation qui se présente dans l’examen des pectoraux.
J’insiste sur le fait que ce ne sont pas des règles.
La grosseur des muscles est loin de constituer un indice de leur résistance.
- J’ai souvent remarqué que des pigeons avec des muscles volumineux donnent leur meilleur rendement en vitesse. Ils sont capables d’accomplir un effort brutal de courte durée, ce ne sont pas des pigeons infatigables, ils sont puissants mais s’usent beaucoup.
- Les pigeons à musculature dure à ne pas confondre avec muscles gonflés, sont des vainqueurs sur petites distances, ils sont incapables de voler longtemps à pleine puissance.
- Le pigeon de long cours, infatigable et inusable, a presque toujours une musculature moyenne, elle peut être arrondie ou plus triangulaire, selon que l’on se trouve avec un pigeon plat ou profond. La musculature du pigeon plat peut paraître plus puissante, mais cela ne prouve pas qu’elle soit la meilleure. Le pigeon de long cours doit pouvoir disposer d’une musculature souple, même quand les muscles sont gonflés, c’est ce qui assure sa résistance.
Un pigeon ne peut jamais être comparé à un autre. Il faut toujours contrôler les muscles d’un pigeon après le travail fourni. Il n’est pas conseillé de garder un pigeon dont la musculature a trop perdu.
Nicolas
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